Nouveau regard sur les échoppes
L’échoppe bordelaise est une référence d’habitat dans l’imaginaire des couples de notre ville. Les rénovations de ces dernières ont été vues, revues et corrigées.
Pourtant, en tant qu’architectes ancrés dans notre terroir, elles sont une préoccupation essentielle et un questionnement quasi quotidien auquel nous sommes confrontés. Les maitres d’ouvrage bordelais, pas toujours familiers ou adeptes de modernité de prime abord imaginent souvent leur projet avec « de la pierre». Ainsi, lors de la constitution de ce projet, nous nous sommes particulièrement interrogés à la réinterprétation du modèle et notamment vis-à-vis des sujets de clarté, de transparence, et de volume. En effet, la majorité des maitres d’ouvrage valorisant le nombre de mètres carrés à construire, nous ne pouvons quasiment jamais «proposer du vide» et valoriser les “volumes à bâtir”,ce qui est pourtant le cœur habituel de nos réflexions.La composition du plan a été simple : un grand vide cathédrale divise la maison permettant au rez-de-chaussée d’éclairer les pièces de vie, mais à l’étage de diviser entre la partie enfants et la partie parents.
Ce vide est le cœur de la maison, son poumon, sa respiration. S’y trouve l’escalier mais également le lieu de jeu des enfants, ce filet de catamaran d’où ils regardent des films projetés sur la paroi blanche double hauteur. Bien qu’utilisant la pierre de taille massive en façade sur rue pour s’intégrer au tissu local, son dessin varie de la composition habituelle et favorise un «poteau poutre»,où les verticales et horizontales sont soulignées.
Ce dessin reprend la composition de la façade arrière où les horizontales et verticales sont soulignées par l’utilisation de profils métalliques type HEB qui trament et rythment l’ensemble. La transparence du verre est assumée entièrement au niveau du salon tandis que les chambres fonctionnent sur la notion de plein et de vide au travers des galandages.